Collections iconographiques
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Au sein de cette collection émergent des fonds de premier plan :
Le 23 juillet 1889, Georges Marjolin (1817-1896), ancien magistrat et bibliophile parisien, offre à la ville de Grenoble pour sa bibliothèque ses « collections iconographiques instructives », soit environ 35000 estampes, classées en 5 sections : botanique, géographie (costumes et vues), histoire (représentation des faits et portraits), mythologie, zoologie, ainsi qu’une série de gravures d’artistes de divers pays : France, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Italie. Le donateur et fondateur de cette nouvelle et remarquable collection dans la bibliothèque veut faire œuvre didactique et « rendre service à nombre d’hommes d’étude qui ne trouvent pas en province pour leurs travaux les ressources que leur offre Paris ». Son souhait est également que cette collection puisse être accrue par des dons ultérieurs.
Une des particularités de cette importante collection est de trouver, à côté de gravures à part entière, des planches provenant d’ouvrages qui avaient été « cassés » (tradition en usage au 19e siècle), ou des extraits illustrés de revues de ce siècle. Le but du collectionneur était alors de rassembler un fonds documentaire le plus large possible. Plus de 6000 portraits, certains signés de graveurs célèbres (Mellan, Saint-Aubin, Boilly, Devéria, Daumier), autant de vues de villes, des 18e et 19e siècles (parfois en couleurs), des costumes du monde entier, des planches de faune, flore, scènes historiques, forment une véritable encyclopédie et une ressource culturelle incomparable.
Fils du chirurgien de Louis-Philippe, et de Marie Duval, qui aimait peindre des portraits, Georges Marjolin, tout comme son frère René (médecin et gendre du peintre Ary Scheffer), avait toujours vécu dans un milieu où l’art tenait une place prépondérante. Il donna également des ouvrages à la bibliothèque de Grenoble, et son frère des lettres autographes. Sans doute avaient-ils des connaissances en Dauphiné, ou la réputation de la bibliothèque de Grenoble avait-elle fait son chemin pour que, depuis Paris, de telles collections lui fussent dévolues.
Pour aller plus loin :
Juliette Corbineau, Inventaire du fonds Marjolin Histoire : mémoire de stage effectué à la Bibliothèque Municipale d'Etudes et d'Information de Grenoble, Licence d'histoire de l'art - Université Pierre Mendès-France - Grenoble - 1999
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Dès sa création, le riche fonds dauphinois conservé à la bibliothèque municipale de Grenoble eut vocation à recueillir tous types de documents relatifs à l’ancienne province de Dauphiné (départements de l’Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes) : imprimés, manuscrits, iconographie, objets. Réalisés pour la plupart aux balbutiements de la photographie, les clichés y tiennent une place de choix. On trouve des albums aux images sépia dévoilant des vues de Grenoble ou de sa région (anonymes ou réalisés par Muzet ou Léon), ou témoignant des manoeuvres des incontournables chasseurs alpins, ainsi que des tirages montés sur cartons légendés représentant divers lieux dauphinois (tels 150 clichés dus à Eugène Charpenay), et des scènes animées (cavalcades, constructions d’ouvrages d’art etc).
Mais la principale collection est celle de la SDAP (Société dauphinoise d’amateurs photographes, créée en 1890), soit plus de 25 000 plaques de verre (négatifs, positifs, positifs de projection, et quelquesautochromes), remise à la bibliothèque de la Ville de Grenoble en 1941 à la dissolution de l’association. Henri Ferrand (1853-1926), initiateur de sa fondation, et Émile Duchemin (1862-1914) sont les principaux auteurs des photos ; on relève aussi les noms de Lucien Poulat, Félix Perrin, le commandant Martin, Bouchayer, Portier, Vaujany, l’abbé Senequier-Crozet, Cartalier, Georges Charpenay, Paul Arnaud. Chantres du tourisme naissant, adeptes de courses en montagne, ces pionniers de la photographie se sont chargés de leur lourd matériel pour gravir les sommets et fixer de superbes paysages, parcourant en tous sens et avec des moyens de locomotion variés (cycles, autocars, premières automobiles) les divers massifs et vallées des Alpes, et bien au-delà. Ces Grenoblois ont aussi laissé des traces de la ville qui leur était familière, aujourd’hui témoignage précieux d’un patrimoine urbain parfois disparu. Scènes animées, activités rurales, artisanales ou industrielles n’ont pas non plus échappé à leur objectif, comme si ces photographes écrivaient une page de l’histoirelocale ou régionale.
À la fin du 20e siècle, cette collection a été complétée par le don des héritiers de Samuel Chabert (1868-1924), soit 1 300 plaques stéréoscopiques d'excursions autour de Grenoble effectuées par cet universitaire et son ami Recoura. Aujourd’hui numérisée, la collection de la SDAP est progressivement mise en ligne sur la bibliothèque numérique PaGella au fur et à mesure de son indexation.
Pour en savoir plus :
"Lanterne magique et chambre noire : la Société dauphinoise d’amateurs photographes", par Marie-Françoise Bois-Delatte, La Pierre et l’Écrit, 2004, n° 15, p. 211-240.
Voir le fonds des plaques de verre dans le CCFr
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- le fonds Jean Brian : affiches, dessins originaux, caricatures, archives VOIR LE CCFr
- le fonds Diodore Rahoult: peintures, gravures, dessins originaux, archives Voir le CCfr
- le fonds Paul Veyret (1988) : imprimés, cartes, photographies sur la géographie alpine Voir le CCfr