La politique d'acquisition des manuscrits et du fonds d'imprimés
Une politique d’acquisition stendhalienne se met en place à partir des années 1920 sous l’impulsion de Louis Royer, conservateur et directeur de la bibliothèque municipale de 1919 à 1938, puis de Pierre Vaillant, directeur de la bibliothèque à partir de 1939 et ensuite par ses successeurs Paul Hamon (qui, conservateur à partir de 1978, va par exemple traiter l'acquisition d'une grande partie de la correspondance consulaire de Stendhal à Civitavecchia), puis Michel Merland et Yves Jocteur Montrozier (130 lettres de Stendhal consul à son chancelier Lysimaque Tavernier en 1982, Histoire de la succession d'Espagne en 1996)... jusqu'à aujourd'hui.
Cette politique d’acquisition concerne essentiellement des manuscrits et des ouvrages imprimés aujourd’hui conservés à la bibliothèque d’étude et du patrimoine : lettres de Stendhal à Sutton Sharpe (1920), édition originale de Le Rouge et le Noir, lettres de Stendhal à Adolphe de Mareste (1956). La politique d’acquisition est alors de « privilégier les documents inédits ou, du moins, les documents longtemps écartés du circuit commercial ».
Après 2000, les dernières acquisitions notables, gratuites ou onéreuses sont :
2005 : seconde édition de La Chartreuse de Parme (1839) ; manuscrit de Les Anglais à Rome (1824) ;
2006 : six cahiers manuscrits du Journal de Stendhal, acquis lors de la vente Pierre Bergé ;
2013 : lettre de Stendhal à son ami Félix Faure, écrite en 1812 durant la campagne de Russie ;
2016 : acquisition d’un exemplaire de l’édition originale de Promenades dans Rome (1829), présence en tête du premier volume d’un testament autographe signé établi à Naples en 1832 ;
2016 : achat d’une lettre autographe de la comtesse de Tracy à Stendhal, 1830 ;
2016 : don par Pierre Bergé d’un exemplaire des Maximes et pensées. Caractères et anecdotes de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1795), annoté de la main de Stendhal ;
2019 : acquisition d’un manuscrit autographe de Stendhal Extrait de Vasari, De la vie d’Andrea Del Sarto, 1812-1814 (participation du FRRAB État Région) ;
2022 : acquisition d’un manuscrit en partie autographe de Stendhal, Des Périls de la Langue Italienne ou Mémoire à un Ami incertain dans ses idées sur la Langue, 1818. Manuscrit en italien annoté et commenté par Silvio Pellico, écrivain et poète italien, membre des carbonari (1789-1854). Ce manuscrit d’étude complète la collection grenobloise puisque le manuscrit de la traduction est conservé à la bibliothèque municipale, ainsi que des fragments du brouillon (participation du FRRAB État Région) ;
2023 : acquisition de deux lettres autographes à sa sœur Pauline (château de Salzdahlum, 2 septembre 1807 ; Grenoble, 18 [janvier 1812]).
Pour en savoir plus
« Stendhal », dans Mille ans d’écrits : trésors de la bibliothèque municipale de Grenoble, Yves Jocteur Montrozier (dir.), Glénat, 2000, p. 104.
Yves Jocteur Montrozier, « Le fonds Stendhal de la bibliothèque municipale de Grenoble », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 1997, n° 2, p. 22-27.