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Bayard, une belle âme en armure
Skywalker, Ivanohé, Brienne de Torth, Lancelot, Jaime Lannister, du Guesclin, le Cid… Ces chevaliers font partie de notre imaginaire. Mais, qu’ils soient réels ou fictifs, aucun n’est toujours vaillant, loyal, fidèle et généreux, sans peur et sans reproche, sans cesse respectueux d’un code de chevalerie. Pour notre plus grand plaisir ou frisson d’ailleurs. Il n’en est pas de même pour Pierre Terrail, seigneur de Bayard, plus connu sous le nom de chevalier Bayard.
Carte à jouer : valet de trèfle
Paris : Vve Magnin, s.d.
Pd.1 Bayard (Pierre Terrail, seigneur de) (24)
Né aux environs de 1475 au château Bayard, à Pontcharra, ce dauphinois adoubé chevalier en 1494, incarne l’engagement, la force, le courage, mais aussi la fidélité à trois rois successifs, Charles VIII, Louis XII, François Ier. Son humanité en période de guerre en font aussi un homme respecté. Historiques comme légendaires, ses combats et victoires ont forgé son mythe de chevalier par excellence, exemple de vertu chevaleresque du Moyen Âge. Sa mort même, le 30 avril 1524, dans le Piémont où il succombe, face à l’ennemi, la colonne vertébrale brisée par un tir d’escopette, est à l’image de sa vie, vaillante et brave.
Couverture de Histoire de Bayard, le Chevalier sans peur et sans reproche
Paris : Vve Magnin, s.d.
Pd.1 Bayard (Pierre Terrail, seigneur de) (57)
Tel est donc Bayard, le « chevalier sans peur et sans reproche », dont dès après sa mort, de proches dauphinois racontent la vie. Ainsi, en 1525, son cousin par alliance, Symphorien Champier, dans La vie et gestes du preux chevalier Bayard […], dont la bibliothèque conserve la deuxième édition de 1558 ; en 1527, son compagnon d’armes Jacques de Mailles, sous le pseudonyme du « Loyal Serviteur », dans La très iojeuse plaisante & recréative hystoire composée par le loyal serviteur des faiz gestes triumphes et prouesses du bon chevalier sans paour et sans reprouche ; Aymar du Rivail, conseiller au Parlement de Grenoble, qui vécut dans l’intimité du chevalier et publie une histoire des Allobroges, De Allobrogibus, traduite au 19e siècle par Alfred de Terrebasse, dont l’œuvre historique débute par la publication d’une Histoire de Pierre Terrail, seigneur de Bayart, en 1828.
La bibliothèque municipale de Grenoble conserve ces ouvrages, comme de nombreuses biographies ou travaux sur Bayard publiés jusqu’à notre époque, ainsi que plus de cent quarante représentations ou portraits du chevalier et des dessins, gravures et photographies du château où il naquit.
Elle préserve ainsi fidèlement, sans peur et sans reproche, la mémoire d’un des plus célèbres dauphinois, le « bon chevalier », dont on fête cette année le 500e anniversaire de la disparition, faisant aussi sienne une des devises de Bayard « Accipit ut det », « Elle reçoit pour donner ».