Fonds dauphinois
Les séries du fonds dauphinois sont conservées de façon distincte des collections générales de la bibliothèque.
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Certaines collections entrées dans le fonds dauphinois sont aujourd’hui les plus beaux fleurons de la bibliothèque municipale de Grenoble et constituent à elles seules des fonds à part entière :
La bibliothèque de la Grande Chartreuse, maison-mère de l’ordre des Chartreux fondée par saint Bruno en 1084, soit plus de 3500 volumes (3543 volumes d’imprimés et de manuscrits, dont 300 incunables et 43 volumes de bibles), confisquée en vertu des lois de 1793, est transférée, entre 1803 et 1813, à la bibliothèque de Grenoble dans l’ancien collège des Jésuites. Elle reste aujourd’hui caractérisée par un ensemble remarquable de manuscrits anciens, dont les plus prestigieux remontent aux origines de l’ordre, et par la présence de très nombreux incunables.
L’importance accordée au livre par les chartreux s’est manifestée d’emblée par les efforts qu’ils firent pour se procurer, de préférence à tout autre bien, l’indispensable parchemin fait de peau de mouton. Qualifié « d’aliment perpétuel de nos âmes » par les Coutumes, le livre doit être gardé avec soin, sauvé en priorité en cas d’incendie (et ils furent nombreux), et copié sans relâche avec exactitude. Tous les manuscrits n’étaient pas conservés à la bibliothèque même du couvent ; d’autres se trouvaient dans l’église, au réfectoire ou dans la cellule des moines, selon leur usage. Il n’y avait ni école ni bibliothèque scolaire, l’ordre cartusien n’acceptant que des adultes déjà éduqués, et pas non plus de scriptorium, le travail de copie s’effectuant dans la solitude.
Les manuscrits médiévaux de la Grande Chartreuse nous sont connus aujourd’hui principalement par un inventaire de la fin du 15e siècle (630 titres y sont mentionnés), et par le fonds conservé à la bibliothèque municipale. Ce dernier compte 450 manuscrits, réunis pour l’essentiel par Dom Innocent Le Masson après l’incendie de 1676. Il fit en effet appel aux abbayes filles, et spécialement à la chartreuse de Portes, pour reconstituer la bibliothèque du couvent chef d’ordre, ravagée. Une campagne de reliure s’ensuivit, sur un modèle uniforme que l’on qualifie donc de « cartusien ». D’autres indices, comme les mentions de provenance, permettent de retracer le cheminement des volumes.
Les plus spectaculaires des manuscrits sont les grandes bibles dont le format monumental facilite la lecture à voix haute à toute la communauté régulièrement rassemblée pour les offices. Plusieurs antiphonaires, utilisés pour le chant, nous sont aussi parvenus, ainsi que des psautiers et des missels. Les pères et docteurs de l’Église figurent en bonne place dans les lectures des moines qui en tirent les éléments nécessaires à une bonne compréhension des textes bibliques. On trouve encore des recueils de droit canonique et de droit civil, cadre de la vie de l’Église et de la société. Quand le temps de la copie manuelle fut révolu, c’est donc dans une grande continuité, et toutes les conditions d’érudition étant réunies, que l’on vit apparaître une imprimerie à la Correrie : elle est attestée par une impression de 1588. Elle se développa fortement au siècle suivant, sous l’impulsion de Dom Le Masson.
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Le fonds Stendhal, formé, à l’origine, de 60 volumes de manuscrits de l’écrivain, et remis à la bibliothèque en 1861 par la veuve de Louis Crozet, ancien maire de Grenoble et ami de l’auteur. Il est régulièrement enrichi de manuscrits, lettres autographes, éditions imprimées, et comporte aujourd’hui toutes les éditions originales de l’écrivain.
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Les collections patrimoniales de la bibliothèque municipale de Grenoble témoignent de la passion dauphinoise pour l'égyptologie. Les frères Champollion, bibliothécaires de la ville à la fin des années 1800, y occupent une place de choix : lettres autographes, correspondance entre les deux frères, publications de Jean-François Champollion, travaux d'Aymé Champollion-Figeac (fils de Jacques-Joseph) sur son oncle et son père, études sur les deux frères et sur l'égyptologie, soit environ 500 documents.
Les collections ayant trait à l'achéologie et à l'égyptologie ne se limitent pas aux œuvres et archives des deux frères. Dès la fin du 18e siècle, en 1776, l'abbaye de Saint-Antoine donne à la bibliothèque municipale de Grenoble, tout juste créée, une collection d'importance constituant un "cabinet des antiques" comprenant, entre autres, les vases canopes et momies aujourd'hui exposés au musée de Grenoble.
Après le passage des frères Champollion, d'autres personnages ont joué un rôle dans la constitution de cette collection municipale : le médecin Clot-Bey, l'explorateur Saint Ferriol, et bien sûr les conservateurs de la bibliothèque, qui ont poursuivi une politique constante d'acquisition autour de l'égyptologie, plus spécifiquement autour des publications illustrées de voyages en Égypte au 19e siècle.
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Le fonds du musicien dauphinois Hector Berlioz comprend des partitions, des autographes, des correspondances, des éditions originales et annotées, de nombreux documents iconographiques et en particulier des caricatures. Le fonds représente environ 60 volumes d'imprimés et plus de 700 pages de manuscrits.
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La bibliothèque municipale conserve des dons du général de Beylié : les livres de sa bibliothèque de Grenoble et d’Herbeys, soit 2000 ouvrages sur les beaux-Arts, le Mexique et l’Indochine ; des collections photographiques de l’époque coloniale ; deux manuscrits cambodgiens et un manuscrit birman.
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- les héritiers de Barnave (1829), 10 liasses de ses manuscrits
- Guy Allard (1844) dont les manuscrits du 17e siècle sont relatifs à l’histoire et à la généalogie du Dauphiné
- Hyacinthe Gariel (1874), dont 14 000 volumes imprimés et manuscrits sur l’histoire du Dauphiné
- Comte d’Haussonville (1883), manuscrits de Jean-Joseph Mounier
- Eugène Chaper (1883 et 1888), 2000 volumes d’ouvrages dauphinois et achat (1945) de manuscrits et plus de 4000 pièces autographes dauphinoises
- Paul Couturier de Royas, manuscrits et impressions locales rares
- Justin Brun-Durand, 1000 volumes sur l’histoire du Dauphiné
- Gustave Vellein, manuscrits sur le Dauphiné
- Augustin Blanchet (1930), puis Marcel Aribert, ouvrages sur le papier et la papeterie
- Georges de Manteyer (1935), en particulier imprimés et manuscrits sur les Hautes-Alpes
- Ulysse Chevalier (1938), 1000 volumes manuscrits sur le Dauphiné et de nombreux imprimés
- La Société dauphinoise d’amateurs photographes (1941), 25 000 clichés sur verre sur les Alpes et le Sud-Est, les débuts du tourisme et des sports alpins
- Joseph Flandrin, autographes dauphinois
- Vallentin du Cheylard (1973), environ 10 000 pièces sur le Dauphiné
- Pierre Dalloz et Henriette Grôll (1983), environ 250 manuscrits (originaux ou reproduits) de la poétesse dauphinoise Suzanne Renaud
- Jeanne Koniloff (1986), plaquettes de Gustave Rivet complétées par un achat de ses manuscrits
- Gaston Letonnelier (1987), manuscrits et imprimés sur le Dauphiné et la Savoie
- L’Académie delphinale (1988 puis 2023), imprimés sur le Dauphiné et archives de l’Académie
- Jean-Brian (1991), press-books, affiches, caricatures de cet artiste grenoblois
- Dr et Mme Denier (1992), manuscrits de Jean-Joseph et de Édouard Mounier
- Raymonde Guttin-Sappey (1992), 22 lettres autographes du sculpteur Sappey
- Pierre Bethoux (2000 et 2023), concernant majoritairement Mens et le Trièves, ainsi que le protestantisme, fonds composé de 10 590 pièces imprimées, manuscrites, iconographiques et objets (cocardes, insignes…) s’échelonnant du 16e au 20e siècle
- Arthur Bernard (2021)
- Michel Cambon (2022)
- Pierre Terrail, seigneur de Bayard
- Papiers dominotés
- Factums dauphinois, plus de 10 000 pièces de procès dauphinois pré et post-révolutionnaires
- Joseph Rey
- Jules Ollivier
- Octave Chenavaz
- Paul Guiton
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La bibliothèque municipale conserve un ensemble rare de monnaies et médailles (20 800 pièces et 900 médailles), constitué de plusieurs dons :
1776 : 1400 médailles antiques, collection marquis Vachon de Belmont
1777 : médailles de l’Abbaye de Saint-Antoine
1844 : collection du marquis Pina de Saint-Disdier
1902 : don de 1482 monnaies et médailles de la Renaissance italienne, collection Léonce Mesnard
1902 : don de 1533 monnaies par le docteur B. Niepce
1916 : don de 1571 monnaies, collection Adrien Chaslin
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Pour en savoir plus :
Rémy (B.), Catalogue des monnaies. Bibliothèque municipale d'étude et d'information de Grenoble, t. I, monnaies grecques, Alexandrie (Égypte) : monnaies des Lagides et romaines impériales, 1996.
Rémy (B.), Bontoux (F.) et Risler (V.), Catalogue des monnaies. Bibliothèque municipale d'étude et d'information de Grenoble, t. II, monnaies romaines, monnaies impériales romaines, 1. Auguste-Tibère, 1998.
Rémy (B.), Bontoux (F.) et Risler (V.), Catalogue des monnaies. Bibliothèque municipale d'étude et d'information de Grenoble, t. II, monnaies romaines, monnaies impériales romaines, 2. Caligula-Néron, Index, 1998.
Rémy (B.), Dutel (J.) et Thomé (F.), Catalogue des monnaies. Bibliothèque municipale d'étude et d'information de Grenoble, t. II, monnaies romaines, monnaies impériales romaines, 3. Galba-Othon-Vitellius-Vespasien-Titus-Domitien-Nerva, 1999.